En 2015, Fabien Petit détecte avant les autres le potentiel du football féminin. Sa première pro ? L’attaquante Valérie Gauvin, qui participera à la Coupe du monde 2019. Aujourd'hui, cet agent influent manage quarante joueuses, mais reste discret sur les coulisses de la profession.
Maradonna : Pourquoi avoir choisi de vous consacrer uniquement aux footballeuses ?
Fabien Petit : Pour deux raisons. La première était stratégique car la concurrence était moins rude. Aujourd’hui pourtant, de nombreux agents se disputent le marché. Les places sont devenues chères. À vue de nez, je dirais que 80-90% des joueuses ont désormais un agent ce qui n’était pas le cas avant. La seconde raison est qu’en tant qu’agent, je souhaitais pouvoir être actif à l’international et placer mes joueuses dans les meilleurs clubs mondiaux. Pari réussi puisque plus de la moitié évolue à l’étranger.
MD : Comment définiriez-vous votre rôle ?
FP : En échange d’un pourcentage du contrat négocié, je conseille les joueuses sur leurs choix de carrière. Généralement, j’ai a minima un contact hebdomadaire avec chacune d’entre elles. La joueuse a toujours le dernier mot, mais elle profite de mon expertise du marché. Si l'une n'accède pas au salaire auquel elle peut prétendre, mon rôle est de négocier avec les clubs. Nous, on est en back-office à huiler la mécanique pour lui permettre de se concentrer sur ses performances. C’est une relation de confiance qui se base sur ce que j'arrive à mettre en place pour elles.
MD : Gérer des joueurs ou des joueuses, quelle est la différence ?
FP : Les joueuses sont généralement plus soucieuses que les hommes. Je suis amené à les rassurer plus souvent. Elles ont besoin de comprendre les tenants et aboutissants d’un problème. Notre travail est d’amener de la tranquillité aux sportifs de haut niveau, alors quand ce genre de situation se présente, on discute. Il peut arriver à tout le monde de voir surgir des problématiques inattendues dans son quotidien. J'évite de trop aborder la vie privée avec mes joueuses mais je peux être amené à en discuter quand cela interfère avec le professionnel. Parfois, ce sont des inquiétudes légitimes, parfois non.
Julia Neuville
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