Le Steaua Bucarest n’aura jamais de pendant féminin. Et pour cause : selon son président Gigi Becali, le football féminin irait « dans le sens des idées de Satan » et serait « contre la nature humaine ». En décembre 2018, sur la chaîne roumaine Pro X, il menace : « S'ils me forcent à former une équipe féminine, je me retirerai du football ! ». Le sexagénaire empêtré dans des affaires de corruption et coutumier du racisme, de l’homophobie et du sexisme se lance alors dans un curieux cours d’anatomie féminine : « Les filles ne sont pas faites pour jouer au football. Elles ont été créées pour attirer le sexe opposé. Le football ou la boxe abîment les femmes. Elles devraient jouer au handball, au volley-ball ou au basket, mais pas aux sports agressifs. »
La Fédération roumaine de football s’est alors insurgée contre la diatribe, dans un communiqué : « Nous désapprouvons de tels comportements et déclarations, qui ne valent pas la peine d’être reproduites, au sujet d’un sport actuellement en développement dans notre pays. » Si l'équipe féminine roumaine ne s'est pas qualifiée pour la Coupe du monde, la Roumanie compte 52 572 licenciées en 2017 selon l'UEFA : aucune d'entre elles n'a été pourvue de cornes ou de sabots de bouc. (Source : The Independent)
Floréane Marinier