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… Et à la fin, c’est les Américaines qui gagnent

Dernière mise à jour : 24 mai 2019


Alex Morgan et Mallory Pugh célèbrent après un but. © Jamie Smed

Des filles qui renvoient leurs homologues masculins au vestiaire ? C’est le cas aux Etats-Unis, où la sélection féminine compte trois titres mondiaux à son palmarès, quand les hommes n’ont jamais fait mieux qu’une 3e place… en 1930 ! Décryptage de cette exception américaine.


D’abord, un certain désamour. Au pays de l’Oncle Sam, le « soccer » n’est que le quatrième sport le plus populaire, devancé par son cousin le football américain, révélait un sondage du journal local Philly Voice en janvier 2019. « Le ‘soccer’ est longtemps resté le sport des minorités immigrées, notamment des Juifs allemands puis des Latinos », avance Paul Dietschy, historien du football. « Malgré un engouement progressif, la popularité du ‘soccer’ reste bridée par la prééminence de sports typiquement américains. »


« Title IX »


En 1970, un amendement fédéral appelé « Title IX » impose aux sections sportives masculines et féminines des lycées et universités d’être financées à parts égales. Une motion qui permet un développement exponentiel du « soccer » féminin amateur outre-Atlantique, plébiscité par les jeunes filles car il « représente un bon mix entre rigueur technique et engagement physique mesuré », développe Dietschy. Les garçons se tournent, eux, vers le plus football américain, « figure de la virilité ».


Le développement du « soccer » est aussi facilité car « vous pouvez utiliser le terrain de football américain, il ne faut pas beaucoup d'équipement, ni beaucoup d'entraîneurs, c'est super facile », explique à l’AFP Karen Blumenthal, journaliste économique.


La finale de la Coupe du monde féminine 1999 à Pasadena, en Californie, symbolise cette période dorée du football féminin outre-Atlantique. 90 000 spectateurs se massent dans le Rose Bowl Stadium pour assister au sacre des Yanks face à la Chine. « Il y avait un enthousiasme extraordinaire », s’émerveillait au micro de France Inter Marie-George Buffet, alors ministre des Sports sous le gouvernement Jospin. « Il s’est passé aux Etats-Unis ce qu’il s’est passé chez nous pour la Coupe du monde masculine. »


Disparités salariales


Pour autant, la ferveur suscitée par les performances XXL des féminines n‘efface pas les profondes disparités entre les salaires des joueurs et joueuses de l’équipe nationale. Une injustice qui a accouché, le 8 mars dernier, d’une plainte collective de la part des filles de la Team USA. « Si chaque équipe disputait 20 matches amicaux par an et gagnait ces 20 matches les joueuses remporteraient 99 000 dollars maximum, soit 4 950 dollars par match, détaille le texte des plaignantes. Tandis que les hommes toucheraient en moyenne 263 320 dollars, soit 13 166 dollars par match. »


Un écart de revenus de 38% qui s’explique par une « inégale répartition des droits TV reversés aux fédérations, due à une attractivité plus importante du football masculin », souligne Paul Diestchy. « Aux États-Unis, le football féminin est une pratique avant d’être une consommation. Cette dernière reste majoritairement masculine. Ce sont les hommes qui vont au stade, même pour les matchs féminins. C’est une forme de domination. »


Timothée Zappi

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