Impossible d'y échapper ! À l'approche de la Coupe du Monde féminine qui se tiendra du 7 juin au 7 juillet 2019, les préjugés pullulent. Frédéric Aubert, ex-préparateur athlétique de l'Équipe de France féminine de football (2013-2016) tord le cou à quelques-unes de ces idées reçues.
Cliché numéro 1 : le football féminin n'est pas intéressant
« Les joueuses sont forcément plus lentes et moins puissantes que leurs homologues masculins, cela est lié à leurs qualités physiques. Elles possèdent une masse musculaire inférieure à celle des hommes et une masse grasse plus importante. Mais cela ne dénature pas pour autant leur jeu. La maîtrise du ballon est là. Les échanges des footballeuses durent même plus longtemps que ceux des hommes. »
Cliché numéro 2 : les femmes sont moins physiques que les hommes
« Les femmes sont très douées dans les sports d'endurance. Leur taux de masse grasse, plus important que celui des hommes, les avantage. Sur les efforts de grande intensité, elles ont toutefois plus de mal à récupérer notamment à cause de leur équipement hormonal. Les hommes reconstruisent très vite leur tissus musculaires grâce à la sécrétion de testostérone. C'est pour cette raison que les séances de musculation ne se font pas aux mêmes heures que l'on soit un homme ou une femme. Si ces dernières tonifient les hommes et doivent de préférence être réalisées avant les entrainements, elles ont tendance à fatiguer les femmes. »
Cliché numéro 3 : les filles sont plus fragiles que les hommes
« Si les femmes sont moins sujettes que les hommes aux blessures musculaires, elles sont particulièrement exposées aux entorses et aux ruptures du ligament croisé. Notamment à cause de leur laxité ligamentaire (souplesse ndlr)) et de la largeur de leur bassin. Elles ont ainsi tendance à compenser par une hyper-extension du genou pour garder l'équilibre. Pour éviter les blessures, on insiste, lors de la préparation, sur le renforcement des ischio-jambiers.»
Cliché numéro 4 : les gardiennes sont nulles
« Ce poste demande des qualités musculaires d'explosivité et de puissance que les femmes possèdent moins que les hommes (la masse grasse, plus importante chez elles est contre-productive). Il a longtemps été délaissé au niveau de la formation. Aujourd'hui, le niveau des gardienne s'est nettement amélioré. »
Maëlle Auriol
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